L’association « Les Transbordés » est née en 2008 avec l’idée d’un Pont à Transbordeur. Cette proposition avait été faite par son créateur, l’architecte Paul Poirier.
Celui-ci, après avoir créé sa société la Nantaise de Ponts et Pylônes (NPPI) a reçu l’appui d’un groupe puissant, Freyssinet, et surtout de celui de l’Ingénieur Michel Virlogeux, réalisateur du Viaduc de Millau, du Pont de Normandie, etc…
Lien vers contribution Yves Lainé CODEV
Comme nous nous y attendions, lors du Conseil Communautaire du 24 Juin, on a pu constaté un certain nombre d’avancées sur les franchissements.
- Les options de pont levant (comme à Rouen ou Bordeaux) ou de pont bas et fixe sont passées à la trappe.
- Restent préconisés pour l’aval (Chantemoult) un tunnel posé, pour l’amont l’élargissement du pont Anne de Bretagne, pour l’amont également, un pont à transbordeur et/ou ? un système de téléphérique.
- Le nouveau positionnement du CHU milite plutôt en faveur du pont à transbordeur .
L’autre bonne nouvelle : la Présidence de Nantes Métropole a officiellement saisi le Conseil de Développement de formuler des préconisations sur la nature et les modalités du débat public, à remettre aux élus après les élections municipales de 2014. Le groupe de travail « ad hoc » devrait être mis en place le 18 septembre, et les Transbordés, nombreux au Codev, seront évidemment mobilisés.
Enfin, il semble que les élus de tous bords, qui semblent d’accord pour ne pas faire des franchissements une pomme de discorde pendant la période électorale, souhaitent plutôt une décision dès la nouvelle équipe mise en place, alors qu’il avait été un débat bien plus long.
Tout ceci n’empêchera pas les Transbordés d’intervenir dans le débat électoral, sous couvert de la vocation maritime de Nantes et du port Jules Verne.
Le déclencheur fut peut-être cette page de l’ «Express» datée du 5 juin. Intitulée « La rançon de la gloire » elle tentait de situer les principaux enjeux du débat électoral qui commence, dont l’attractivité, l’aéroport, la mobilité, la sécurité…
Le journaliste y identifiait correctement les deux secteurs opportuns du franchissement de la Loire : un pour le délestage de Cheviré (solution aval), un autre pour le service de l’Ile de Nantes Ouest (Madeleine/amont). Sur ce dernier fuseau de transport tous les types sont évoqués : pont bas, câble et pont à transbordeur. Ce dernier est décrit comme séducteur et futuriste, pouvant « réguler le trafic injecté sur l’Ile de Nantes » grâce à des traversées en moins de 3 minutes*. Mais on focalise trop sur l’objet, précise JF Retière, vice-président de Nantes métropole.
Passent quelques jours, au cours desquels Gilles Retière, président de Nantes Métropole se voyait « confessé » par Ouest France et Presse Océan, qui sortent chacun une page le 12.6. On y apprend :
1. Que Nantes métropole privilégie un tunnel immergé pour l’aval. Ceci condamne un pont bas ou levant.
2. Que l’élargissement d’Anne de Bretagne permettra de faire passer un « busway » voire un tram en
plus des voitures (en statu quo).
3. Que les études préliminaires nécessaires à ces deux projets seront inscrites à l’ordre du jour du Conseil Communautaire du 24 juin.
4. Qu’une décision définitive sur les franchissements (où subsistent les options transbordeur et
téléphérique en plus des deux précitées) sera prise à l’issue d’un débat public qui ne sera lancé
qu’après les élections de 2014 et se poursuivra jusqu’en 2015.
5. Que les délais estimés pour la réalisation sont de 8 à 15 ans.
Nantes métropole et la Ville complètent le dossier avec deux documents qui paraissent sur leurs sites respectifs : le dossier de presse « La Loire en Ville » et celui de la Ville de Nantes : « Franchissement de la Loire : les solutions à l’étude ».
Les résultats de l’étude commandée sur les franchissements de Loire (230 000 €) notifiée en juillet 2011 à deux sociétés d’études devaient être connus avant fin 2012 – Ce délai est passé, mais l’étude existe, bien qu’aucune publication du rapport n’ait vu le jour.
On voit dans la presse qu’un débat s’instaure déjà dans cette période préélectorale. L’intelligence et l’urgence de solutions n’auraient-ils pas plutôt plaidé pour un débat « avant » ? Le programme qui sera adopté le 24 juin impose que des décisions ne seront pas prises avant 2015/2016 pour des réalisations entre 2023 et 2028 !
Peut-on, dans ces conditions et en toute bonne foi croire les descriptions de l’espace « apaisé » d’une ville « verte et bleue, vivante et accueillante » faites par les organes officiels ? Un des titres du dossier de presse est : « Terre de mobilité par excellence », qui donne pour première réponse « l’espace public est pensé à l’échelle du piéton et du cycliste ». On apprend également qu’une ligne de busway/tramway est prévue sur Anne de Bretagne, mais pas avant 2023 !
Dans ces conditions, qui peut croire qu’à la même échéance, les 11550 employés, les 93000 passages aux urgences et 245000 patients annuels du futur CHU (qui, aux dernières nouvelles, serait situé près du pont des Trois Continents), plus les habitants des 3700 logements nouveaux et les nouveaux employés du secteur Ouest de l’Ile soient tous des piétons et des cyclistes ? Même la charge du trafic de tramways, où les intervalles entre passages tendent déjà vers la limite, devrait être difficilement supportable à certaines heures.
Tout indique que les conclusions du débat sur les franchissements ne peuvent pas attendre 2015 – les études de flux sont là. Peut-on imaginer que l’opinion et le monde politique, auxquels on demande un chèque en blanc sur cette question capitale, accepteront la perspective d’encombrements et de blocages pendant 12 années encore !
Reprenons quelques phrases des candidates :
« L’urbanisation de l’île de Nantes est un désastre, et l’on veut poser le CHU sur cette île sans réseaux de transports adaptés. L’architecte a démissionné, cette histoire est absurde, l’île de Nantes est ratée et on manque d’anticipation. » Laurence Garnier, UMP
« La Loire est notre chance, notre respiration mais aussi une belle opportunité de vie et d’usages aux services de la ville et de notre développement. Nous devrons accélérer la réconciliation, réfléchir aux nouveaux usages auxquels les Nantaises et les Nantais aspirent. » Johanna Rolland, PS
Bref, que l’équipe en place le veuille ou non, le sujet des franchissements fait déjà partie du débat et l’avenir appartient à la formation qui promettra, non un débat, mais une décision formelle le lancement des projets identifiés dès le printemps 2014.
Pour être concrets,
* Erreur du journaliste dans le texte: il confond la traversée, qui se fait en moins d’une minute, avec la fréquence( 3min)
Dans 20 minutes, Frédéric Brenon résume les orientations et préférences.
L’UMP vote pour le transbordeur ,refuse violemment le pont fixe,sans se décider encore pour le franchissement aval.
Le Modem est « archi-contre » un pont fixe sur le bras de la Madeleine et propose un téléphérique sur Chantemoult, ce qui ne résout pas l’engorgement de Cheviré.
Comme nous, le PCF penche pour un tunnel pour Chantemoult, mais tout en assurant que « rien ne doit entraver l’activité portuaire », évoque *qu’un pont fixe serait « à étudier »…comme une contradiction, non ?
Reste le PS qui aurait pu s’exprimer et faire valoir ses préférences, mais les résultats des études n’ayant jamais été révélés, ce qui revèle une indécision qui nous rend perplexes.
Conclusion : Tout le monde est donc d’accord pour refuser le pont fixe – S’il reste à la majorité une solution « honorable » , il faudrait faire vite, car il sera bientot « politiquement » trop tard ?
Avec deux articles dans Presse Océan et Ouest France, les Verts de EELV dévoilent leurs préférences et se plaignent du manque de débat. Bien que ces déclarations contribuent à justifier le pont à transbordeur et notre demande de débat citoyen, nous notons que :
Nous notons aussi que, dans leurs vues des échéances, le communiqué de EELV ne tient pas compte des temps de construction. Ce sont les dates de livraisons qui comptent, pas celles des décisions : or elles sont à peu près celles-ci : Anne de Bretagne 7 ans, transbordeur 4 ans, tunnel 12 ans . Le premier opérationnel serait donc le Pont à transbordeur.
Contre toute attente, autant Jean Marc Ayrault que P. Rimbert avaient donné des assurances « qu’ils barreraient pas la Loire aux navires » la provocation faite aux Nantais d’un pont fixe qui serait une ineptie.
Le coup d’humeur d’ Eric Cabanas de Presse Océan se comprend, car il traduit l’âme des Nantais. On pourrait imaginer que des raisons logistiques , techniques ou financières..étayent cette position « alléguée » des décideurs.
Ils n’en est rien : un communiqué des Transbordés est imminent.
Devant la presse régionale, nos ingénieurs et architecte, Michel Virlogeux, Paul Poirier et Timothée Paulin ont évoqué les derniers contacts qu’ils ont eus avec les autorités de Nantes Métropole et du Grand Port. Les recommandations de l’expertise en cours devraient être publiques d’ici à quelques semaines. Notre projet est prêt, comme l’ont compris les journalistes.
Il est évolutif et polyvalent, son coût (entre 40 et 70 M€) a été affiné – Il sera fonction des demandes, particulièrement de la mise en place rapide ou non de la « rue aérienne » qui fera de l’ouvrage un plus emblèmatique pour l’esprit maritime, la qualité industrielle et l’attraction touristique de la ville.
Ces deux articles ont été publiés à la suite de conférences faites en fin d’année 2011.
L’ouvrage que promeut l’Association « Les Transbordés » traverse le bras de la Madeleine soit entre la rive droite (Quai de la Fosse, E Renaud..) et la Prairie au Duc
En savoir plus sur « le contexte » du projet
Un franchissement efficace est nécessaire à cet endroit pour plusieurs raisons dont chacune serait suffisante :
Le transbordeur, ne gênant aucunement les activités maritimes, a une autre qualité essentielle : Il peut être construit rapidement – deux ans – alors que le franchissement « Chantemoult » peut prendre une dizaine d’années. Il peut donc être le « relais » vers une « pacification » des voies de rives de Loire.
La véritable novation des concepteurs tient dans la « rue aérienne ». Le tablier supérieur se verra ainsi transformé en un haut lieu touristique (65m) avec des animations (restaurants, etc). Il deviendra le symbole de la ville et de sa haute qualité novatrice.